October 24, 2011
C’était en juillet 2007, au Grand Théâtre de Reims, durant nos belles « anciennes » Flâneries Musicales. Un concert entièrement consacré à Schumann. Laure Favre-Kahn au piano, Matt Hamovitz au violoncelle et à la baguette, Grzegorz Nowak à la tête de l’orchestre de Bretagne… Souvenir, souvenir ? Pas seulement !
Car l’enregistrement de ce concert est désormais disponible chez le label Trasart Live depuis le mois dernier. Pas facile de confronter sur un même disque ces deux grands concertos surtout lorsque l’un des deux connut une plus grande postérité que l’autre…
C’est une interprétation propre du concerto pour violoncelle de Schumann que nous livre le violoncelliste Matt Haimovitz. Un thème plaintif à souhait dans le premier mouvement.
Quelques moments un peu longs dans le développement où le motif en triolet revient de manière lassante. Un agréable deuxième mouvement puis un final plus dynamique et enjoué clôture l’œuvre avec brio. Une interprétation sage et honnête d’une œuvre qui mérite sa place dans une discothèque pour ceux qui ne l’auraient pas encore.
Savoureux dialogue
Quant au concerto pour piano… cette version proposée par Laure Favre-Kahn est tout simplement remarquable : dès le premier accord du thème au piano, on reconnaît son style si caractéristique. Pourtant le thème vient tout juste d’être énoncé par l’harmonie. Mais sous les doigts de la jeune pianiste, il prend une tournure autre, plus forte, plus personnelle… et c’est parti. Un dialogue des plus savoureux s’installe entre la soliste et l’orchestre.
Si l’on regrette la présence atténuée des cordes après l’énoncé du premier thème, on ne peut qu’apprécier le parfait équilibre si difficile à acquérir entre l’orchestre et le piano. Les différentes facettes de Schumann défilent : le tendre Eusébius, le vaillant Florestan… Une cadence des plus admirables dans le premier mouvement qui perd sa fonction virtuose pour se transformer en pur moment de grâce. Chaque ligne ressort, sans écraser l’autre. Un jeu rubato qui ne tombe jamais dans les extrêmes. Tendre et savoureux dialogue entre le pupitre des violoncelles et le piano dans le second mouvement. Des marches de quintes modulantes et bouillonnantes dans le troisième mouvement. De la passion mais toujours avec humilité… Un bien beau disque !
by Cédrine ZWEIN
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